Éditorial

Bienvenue aux lectrices et lecteurs de ce quinzième numéro de notre bulletin d’information Hina, les femmes et la pêche. Les différents articles donnent une idée de la diversité des formes de pêche pratiquées dans les communautés, en particulier par les femmes. Les femmes prennent une part croissante au développement de la pêche, mais ce sont aussi elles qui sont les plus touchées par la création des grandes entreprises de pêche. Les articles sur le secteur de la pêche thonière aux Îles Marshall et à Kiribati portent sur les interactions entre les gens de mer et lestravailleurs du sexe, et montrent comment l’expansion de ce secteur expose considérablement les jeunes femmes et lesépouses des gens de mer au risque de VIH/SIDA et d’autres maladies sexuellement transmissibles. Les plans nationaux de gestion de la pêche thonière élaborés sous l’égide de l’Agence des pêches du Forum comportent un volet Développement socio-économique et parité hommes-femmes consacré à l’analyse des impacts de ce secteur.

Considérant la pêche du point de vue des communautés, Samasoni et Lilian examinent la situation de la pêche côtière à Tuvalu, les menaces auxquelles elle est exposée et les solutions envisageables. Dans un autre article, Samasoni plaide
également en faveur de l’évaluation scientifique des ressources sur laquelle doit reposer la gestion. Il fait valoir quel’évaluation et le suivi des ressources permettent d’asseoir les décisions de gestion sur des données scientifiques de qualité concernant la situation biologique, sociale et économique de la pêche.

Kim et Clare discutent de la nécessité de diffuser l’information sur la pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le manque d’information entre les intervenants et les différents secteurs — dû à des raisons que les auteurs analysent dans le détail —a été identifié comme un obstacle majeur au développement de la pêche côtière. Dans le même article sont examinées des mesures susceptibles de remédier à cette situation, une entreprise difficile compte tenu de l’étendue du pays, de la taille de sa population et de sa diversité linguistique.

Évoquant la situation du Samoa, Talavou montre qu’il convient d’engager des actions de sensibilisation
dans les communautés pour que les mesures de gestion portent leurs fruits. Pour que les gens puissent assumer la gestion des ressources, il faut d’abord leur faire prendre conscience des problèmes auxquels est confronté le milieu marin. Talavou présente plusieurs actions de sensibilisation engagées par le service des pêches du Samoa au niveau du pays et des communautés.

Satya présente brièvement un projet d’élevage de tilapias à Driti, sur l’île de Vanua Levu (Îles Fidji), qui met les femmes au-devant de la scène. Il montre comment ce genre de projet peut être mené dans les communautés rurales pour renforcer les moyens de subsistance socioéconomiques. Dans les deux dernières années, cette initiative a rencontré un grand succès tant au plan financier qu’alimentaire, sans compter la participation et la mobilisation qu’elle a suscitées au sein de la communauté.

Un bref article sur le napoléon crée un précédent et un défi pour les gestionnaires des pêches de la région. Cette espèce est inscrite à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Le commerce des espèces inscrites sur cette liste doit être réglementé au moyen de permis délivrés par les pays importateurs et exportateurs. Shunji fait valoir que l’élaboration des politiques, la prise de décisions et la gestion durable des pêches seront facilitées par une information solide et la diffusion fiable et régulière des données sur la pêche. Il signale également les besoins d’information hors du secteur public et la grande diversité d’intervenants qui ont recours à l’information sur la pêche.

De la passion, mais rien de nouveau sous le soleil, telle est l’impression qui s’est dégagée d’une conférence internationale tenue à la fin de 2004. L’auteur de cet article s’interroge sur l’orientation de la gestion halieutique. Les travaux aujourd’hui planifiés et mis en oeuvre faisaient déjà l’objet de notre action il y a dix ans. Peut-être avons-nous besoin de nouvelles orientations et de nouvelles façons d’envisager les choses.

C’est avec plaisir que nous publierons dans les futurs numéros de ce bulletin des articles portant sur tout aspect de la pêche communautaire, sur le rôle des femmes travaillant dans ce secteur, et sur la gestion et le développement de la pêche côtière. Veuillez adresser vos articles à Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. .

Veikila Vuki

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