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Traditions-OK
Numéro 34 - Mars 2015

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Coordonnateur du réseau et rédacteur en chef du bulletin :
Kenneth Ruddle, Asahigaoka-cho 7-22-511, Ashiya-shi, Hyogo-ken, Japon 659-0012.

Production :
Section information halieutique, CPS, B.P. D5, 98848 Nouméa Cedex, Nouvelle-Calédonie.

Produit avec le concours financier de l'Australie, la France et la Nouvelle-Zélande.


Éditorial

Dans le premier article intitulé « La gestion communautaire des pêcheries permet-elle d’atteindre des objectifs multiples ? Éléments de réponse à partir d’une analyse bibliographique », Philippa Cohen et ses co-auteurs se penchent sur les aires marines sous gestion locale (LMMA). Ils passent en revue la littérature sur le sujet en provenance de toute l’Océanie, afin d’évaluer le degré d’efficacité des LMMA. Ils estiment que, dans bien des cas, les LMMA visent non seulement à renforcer la viabilité des pêcheries à long terme, mais également à atteindre sept autres objectifs plus généraux étroitement liés : 1) accroître l’efficacité de la pêche à court terme ; 2) restaurer la biodiversité et les écosystèmes ; 3) maintenir ou rétablir la biomasse de reproducteurs ; 4) améliorer les moyens de subsistance ; 5) renforcer les pratiques coutumières ; 6) faire valoir des droits d’accès ; et 7) autonomiser les communautés. Pour chacun de ces objectifs, les auteurs examinent des données empiriques illustrant le degré d’efficacité des différents « outils » ou mesures de gestion appliqués au sein de LMMA (à savoir, réserves permanentes ; réserves occasionnellement ouvertes à la pêche ; restrictions d’accès, et restrictions relatives à certains engins et espèces ; stratégies de diversification des moyens de subsistance ; et mécanismes participatifs/dispositifs visant à impliquer la population). Malgré les centaines, voire les milliers, de LMMA apparemment en place dans le Pacifique, les dispositifs de gestion appliqués ou les résultats obtenus sont rarement sont décrits avec rigueur. Étant donné que l’approche communautaire joue un rôle clé dans la gestion de la pêche à petite échelle en Océanie, les auteurs donnent des pistes de réflexion pour des études ultérieures.

Le deuxième article rédigé par E.J. Hind, « L’étude des savoirs des pêcheurs aujourd’hui, hier et demain : une gageure pour le courant classique des sciences halieutiques », est reproduit dans le présent bulletin avec l’autorisation d’Oxford University Press. Il a été initialement publié dans le Journal of Marine Science du Conseil international pour l’exploration de la mer. M. Hind y explique que, si les savoirs des pêcheurs sont étudiés depuis relativement longtemps, les conclusions des études connexes demeurent à la marge de la recherche halieutique. Dans cette analyse exhaustive, il présente dans les grandes lignes les sujets traités par la littérature pertinente. L’auteur détaille ensuite les cinq « vagues » de recherche sur les savoirs des pêcheurs qui se sont succédé au cours du siècle passé, et évalue l’impact de chaque vague sur la recherche halieutique. Sa conclusion est la suivante : les études des connaissances empiriques ne pourront être une activité productive que « […] si la communauté des halieutes s’ouvre à d’autres types de savoirs et si les chercheurs spécialisés dans cette approche y concourent en diffusant davantage leurs travaux, de manière à les rendre plus accessibles à leurs confrères ».

Dans le dernier article du bulletin, K. Ruddle fait part de ses réflexions sur plusieurs questions et problèmes caractéristiques des petites pêcheries tropicales. Ce que l’on entend communément par « pêche à petite échelle » ne fait pas consensus. Bien que, à l’échelle de la planète, des millions de personnes en soient tributaires, la pêche à petite échelle demeure une notion très largement floue sur le plan scientifique. Le présupposé habituel est toutefois l’homogénéité de cette catégorie, mais, même si la diversité, la complexité et les dynamiques anthropo-écologiques de la pêche à petite échelle sont reconnues, rares sont les études approfondissant ces thèmes. Or, des stratégies reposant sur des hypothèses erronées ont peu de chances d’être mises en œuvre avec efficacité dans un monde compliqué et en pleine mutation. En effet, l’adhésion à des idées simplistes complexifie inutilement l’environnement décisionnel, celles-ci idéalisant la pêche à petite échelle en considérant qu’elle est forcément écologiquement viable et socialement juste. Lorsque l’on envisage d’adopter des dispositifs de gouvernance inédits ou de substitution en matière de pêche à petite échelle, il faut être conscient qu’il n’existe pas de solution à l’emporte-pièce qui serait universellement applicable à toutes les situations, compte tenu de la nature diverse, complexe et dynamique de ces pêcheries. Les mécanismes de gouvernance introduits ne porteront leurs fruits que si ces paramètres – ainsi que l’évolution des facteurs contextuels de la pêche à petite échelle – sont pris en considération, et lorsque l’ensemble des divers « acteurs » spécifiques locaux sont impliqués.

Kenneth Ruddle


Sommaire

La gestion communautaire des pêcheries permet-elle d’atteindre des objectifs multiples ? Éléments de réponse à partir d’une analyse bibliographique
Cohen P.J., Jupiter S.D., Weeks R., Tawake A., Govan H. (pdf: 140 KB)
L’étude des savoirs des pêcheurs aujourd’hui, hier et demain : une gageure pour le courant classique des sciences halieutiques
Hind E.J. (pdf: 289 KB)
Les petites pêcheries dans les tropiques - un tissu complexe
Ruddle K. (pdf: 162 KB)
 

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