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Numéro 35 - Novembre 2015

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Coordonnateur du réseau et rédacteur en chef du bulletin :
Kenneth Ruddle, Asahigaoka-cho 7-22-511, Ashiya-shi, Hyogo-ken, Japon 659-0012.

Production :
Section information halieutique, CPS, B.P. D5, 98848 Nouméa Cedex, Nouvelle-Calédonie.

Produit avec le concours financier de l'Australie, la France et la Nouvelle-Zélande.


Éditorial

Ce numéro contient quatre articles. Le premier, intitulé « Retombées locales de la gestion communautaire : mise en place d’aires de gestion à petite échelle au service de la reconstitution et de l’exploitation durable des ressources halieutiques côtières », a été rédigé par Glenn Almany et trois co-auteurs. L’article se penche d’abord sur les études scientifiques qui viennent étayer la théorie selon laquelle les réserves marines ont un rôle de premier plan à jouer dans la gestion raisonnée des ressources halieutiques. Les réserves marines sont ensuite examinées dans le contexte propre à l’ouest du Pacifique, l’accent étant mis sur certains coûts et avantages susceptibles d’alimenter la réflexion des communautés côtières désireuses d’établir une réserve marine dans une zone de pêche traditionnelle. Almany et al. résument ensuite les conclusions d’une étude récemment publiée, dans le cadre de laquelle ils se sont intéressés à cinq villages de pêcheurs situés sur la côte méridionale de l’île de Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) afin de déterminer la nature des bénéfices pouvant être retirés de la mise en place d’une petite aire protégée. Mettant à profit des méthodologies utilisées depuis peu en génétique, les savoirs locaux et la participation de plus d’une centaine de pêcheurs, ils ont estimé les distances parcourues par les larves de mérous queue carrée après avoir quitté une frayère faisant l’objet de mesures de gestion. Leurs conclusions militent en faveur d’une gestion communautaire : il apparaît en effet que 50 % des larves ont dérivé sur moins de 14 km et que les plus fortes concentrations de larves ont été observées à proximité de la frayère de référence. Dans le cas de l’île de Manus, c’est le village où des mesures ont été prises pour protéger les frayères qui en a retiré les bénéfices les plus importants. Une grande quantité de larves issues de la frayère faisant l’objet de mesures de gestion s’est dispersée vers les récifs avoisinants, restés accessibles aux pêcheurs. Étant donné qu’une partie des larves et des adultes de l’espèce traverse les limites des aires marines coutumières, on peut considérer la ressource en mérous queue carrée de Manus comme un stock unique qu’il est préférable de gérer collectivement. Enfin, l’article rend compte de la récente décision des villages du sud de l’île de Manus, inspirés en partie par les résultats de l’étude sur le mérou queue carrée, de créer une structure de gouvernance collaborative, le Réseau d’exploitation des ressources de Mwanus Endras Asi. Ce réseau couvre huit aires tribales, réparties sur un territoire correspondant à environ un tiers de la province de Manus, et privilégie les décisions collégiales en matière de gestion des ressources halieutiques.

Frédéric Torrente, auteur du deuxième article, « Techniques ancestrales et rites de pêche sur l’atoll de ‘Anaa, archipel des Tuamotu (Polynésie française) », entend, pour sa part, valoriser les savoirs environnementaux et les techniques des sociétés traditionnelles des atolls polynésiens. S’appuyant sur un corpus local émanant de Paea-a-Avehe et de Teave-a-Karaga, les deux derniers détenteurs des connaissances traditionnelles pré-chrétiennes de l’atoll de ‘Anaa, il cherche notamment à faire connaître certaines techniques de pêche en vigueur dans l’ancienne société de ‘Anaa au cours de la période précédant l’évangélisation de l’archipel des Tuamotu.

Dans le troisième article, intitulé « Valoriser les zones humides du littoral hongkongais à des fins touristiques : un projet interculturel et pluridisciplinaire pour comprendre le contexte historique et le patrimoine côtier », Sidney C.H. Cheung décrit plusieurs défis auxquels Hong Kong doit faire face et qui, à certains égards, sont communs à bon nombre d’îles du Pacifique : population nombreuse, superficie peu étendue, congestion, changements rapides entraînant un déclin des ressources, et perspectives de développement limitées. De ce point de vue, il convient de faire preuve d’ingéniosité. L’article propose des pistes de réflexion sur la manière dont des ressources limitées et a priori insignifiantes peuvent être mises en valeur afin d’aider à diversifier les sources de revenus touristiques. En incluant cet article, j’espère inspirer des projets similaires dans le Pacifique. Menacée par le déclin du secteur de la pisciculture en eau douce, la zone humide côtière au nord-ouest de Hong Kong pourrait être le théâtre de la disparition des activités traditionnelles et de la fin d’un environnement mêlant logique de conservation et respect des modes de vie ruraux. L’article braque les projecteurs sur un projet de livre destiné à faire connaître les zones humides, une ressource unique en son genre, en misant sur l’écotourisme. L’objectif est double : d’une part, transférer les connaissances de différents groupes ou parties prenantes (agriculteurs, ornithologues, conservateurs, etc) aux visiteurs nationaux ou étrangers qui se rendent à Inner Deep Bay et dans les régions avoisinantes au moyen d’un ensemble de mesures écotourisques pluridisciplinaires ; et d’autre part, intéresser le grand public à l’aménagement du littoral, par le biais de mesures adaptées aux quatre saisons du tourisme en zone humide. Mettre l’accent sur les changements saisonniers incitera les touristes à revenir, tout en leur faisant découvrir les cycles de vie de la nature et des communautés rurales locales.

Enfin, j’ai le triste devoir d’annoncer que l’auteur principal du premier article de ce numéro nous a quittés peu de temps après avoir soumis son article. Le quatrième article est donc une notice nécrologique en hommage à Glenn R. Almany, rédigée par Richard Hamilton, co-auteur et ami proche de Glenn. Bien que je n’aie jamais eu le plaisir de rencontrer Glenn en personne, j’ai l’impression d’avoir fait sa connaissance après avoir lu l’article qu’il a co-signé et la notice nécrologique qui lui est consacrée.

Kenneth Ruddle


Sommaire

Retombées locales de la gestion communautaire : mise en place d’aires de gestion à petite échelle au service de la reconstitution et de l’exploitation durable des ressources halieutiques côtières
Almany G.R., Hamilton R.J., Matawai M., Kichawen P. (pdf: 1 MB)
Techniques ancestrales et rites de pêche sur l’atoll de ‘Anaa, archipel des Tuamotu (Polynésie française)
Torrente F. (pdf: 381 KB)
Valoriser les zones humides du littoral hongkongais à des fins touristiques : un projet interculturel et pluridisciplinaire pour comprendre le contexte historique et le patrimoine côtier
Cheung S.C.H. (pdf: 1 MB)
Glenn Richard Almany, 14 août 1967–24 mars 2015
Anon. (pdf: 202 KB)
Glenn Richard Almany, réalisations et contributions
Anon. (pdf: 123 KB)
 

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