Éditorial

De nouvelles informations sur la biodiversité, l’écologie et l’aquaculture des holothuries sont présentées dans ce numéro. Plusieurs pays, notamment les Fidji, l’Iran, Oman, Sri Lanka, Madagascar, les Philippines et l’Indonésie, y présentent des rapports sur des travaux de recherche et des projets. Vous y trouverez également diverses considérations sur la phylogénie des holothuries de Méditerranée ainsi qu’un récapitulatif de toutes les saponines connues.

Le premier article, par Cathy Hair et al., présente les résultats d’un mini-projet d’élevage et de pacage en mer d’holothuries de sable, qui est financé par l’ACIAR aux Fidji. Le projet avait pour principal objectif le transfert des techniques d’élevage en écloserie aux entreprises publiques et privées locales de mariculture, le développement de la production de juvéniles, et la réalisation d’essais de pacage en mer, en collaboration avec une communauté côtière locale.

Hamilton et Lokani ont étudié les populations d’holothuries de la Région autonome de Bougainville. Ils ont comparé les résultats d’études menées dans les mêmes zones en 1992 et en 2008. Les chiffres montrent un déclin très marqué de l’abondance de huit espèces de concombres de mer au cours de cette période de 16 années.

Tsiresy et al. présentent leurs résultats sur la croissance de Holothuria scabra dans des micro-exploitations malgaches. Les auteurs ont constaté des différences dans les taux de croissance et de survie relevés dans les trois villages, et considèrent les raisons à l’origine de ces différences.

Les travaux d’Olavides et al. portaient également sur Holothuria scabra, mais à Bolinao et à Anda, aux Philippines. Les auteurs font état de pontes massives survenues simultanément dans plusieurs sites de pacage en mer.

Claereboudt et Al-Rashdi ont évalué la diversité et l’abondance des holothuries le long de la côte d’Oman, une première dans cette région. L’un de leurs constats les plus remarquables concerne la forte différence dans la structure des communautés d’holothuries de la mer d’Oman, et celles de la mer d’Arabie.

Holothuria leucospilota est également l’objet des travaux de Taquet et al. et de Dabbagh et al. Taquet et al. rapportent ici leurs observations sur un impor-tant groupe de juvéniles d’H. leucospilota, à Manado, dans le nord de Sulawesi (Indonésie). Dabbagh et al. décrivent comment ils sont parvenus à induire la ponte chez des individus de l’espèce H. leucospilota, en Iran. Les auteurs ont obtenu des juvéniles après un mois d’élevage, avec un taux de survie avoisinant 5 %.

L’article de Dissanayake et Athukorala porte sur l’abondance, la distribution et certaines caractéristiques biologiques d’Holothuria edulis, sur la côte nord-ouest de Sri Lanka. Les conclusions de cette étude pourraient être mises à profit pour élaborer des plans de gestion avisés, en vue de l’exploitation durable de cette ressource.

Mezali présente diverses considérations sur la phylogénie d’espèces d’holothuries vivant en eau peu profonde, en Algérie. Le constat le plus marquant est sans aucun doute le fait que Holothuria tubulosa, l’espèce la plus commune et la « mieux connue » de la Méditerranée, forme un clade avec deux autres populations nettement différenciées.

Enfin, Caulier et al. examinent la diversité des saponines chez les holothurides. Les études publiées font état de pas moins de 59 glycosides triterpéniques.

À la fin de ce numéro, nous présentons aussi plusieurs communications intéressantes, dont un rapport de Cathy Hair et al. sur un concentré d’algues qui pourrait être substitué aux aliments habituellement employés dans l’élevage des holothuries, ainsi qu’un rapport de Sharon Ng sur un récent atelier organisé sur le thème « Faisabilité de l’élevage des holothuries et des ormeaux comme nouveau moyen de subsistance à Semporna (État de Sabah) ».

Comme à l’accoutumée, ce numéro se conclut par diverses informations concernant des observations de la ponte chez les holothuries, quelques résumés de récentes publications sur les holothuries, et un bref récapitulatif des symposiums et conférences à venir.

Igor Eeckhaut

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La Bêche de mer n°31 (pdf: )